
Le FLNKS humilie la population kanak
FLNKS : l’extrémisme du rejet, au détriment de la population
Sans surprise, le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) a annoncé le 13 août à Nouméa son rejet de l’accord de Bougival, signé pourtant à peine un mois plus tôt entre l’État, les indépendantistes et les non-indépendantistes. En refusant catégoriquement de participer au comité de rédaction proposé par le ministre des Outre-mer, le FLNKS tourne le dos à un processus qu’il avait lui-même validé.
Ce refus s’accompagne d’un discours offensif : menace “pacifique” à l’État s’il “passe en force”, ligne rouge sur le corps électoral, dénonciation d’un accord “à marche forcée” et appel implicite à la mobilisation des “forces vives”. Cette posture n’est pas nouvelle : elle s’inscrit dans une logique d’extrémisme politique qui a déjà montré ses effets dévastateurs sur la société calédonienne.
Les émeutes de mai 2024 : les mensonges fondateurs
Il est important de rappeler que les émeutes meurtrières de mai 2024 (14 morts, plus de 240 milliards CFP de dégâts) ont été déclenchées sur la base de deux mensonges .
Le dégel du corps électoral à 10 ans glissants figurait déjà dans l’Accord de Nouméa. En 2023, les représentants du FLNKS avaient même signé qu’ils “accepteraient un corps électoral, mais pas à moins de 10 ans”.
- mensonge 1: Le « dégel » est contre les accords de Nouméa. [l’ADN mentionne justement 10ans glissant]
- mensonge 2: Le « dégel « est un passage en force [les indépendantistes extrémistes ont juste renié leurs paroles]
- mensonge 3: Le « dégel » c’est noyer le peuple kanak [dont la proportion dans la population ne fait qu’augmenter depuis 40ans]

L’État et les forces politiques locales, pourtant opposés à ce nouveau gel de 10 ans (juridiquement discutable), avaient fini par céder à cette exigence. Mais une fois obtenu, le camp le plus extrême des indépendantistes a retourné sa veste, déclenchant une insurrection contre… la mesure qu’il avait demandée.
Un exemple parfait du proverbe : quand on leur donne le doigt, ils prennent le bras.
Un FLNKS réduit à son noyau le plus radical
Le FLNKS d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’organisation politique qui, autrefois, représentait la diversité du camp indépendantiste. Des partis comme l’Union progressiste en Mélanésie (UPM) ont quitté ses rangs, lassés de ses dérives.
Ce qui reste aujourd’hui, c’est un noyau dur composé d’extrémistes dont certains membres ou ex-membres se sont illustrés par :
- des propos ouvertement racistes (“le seuil de tolérance des Blancs est déjà atteint”),
- un négationnisme honteux face aux violences économiques, allant jusqu’à accuser les entreprises incendiées de s’être détruites elles-mêmes, alors même que des drapeaux FLNKS flottaient au milieu des émeutiers.
L’ennemi de la population qu’il prétend défendre
Alors que de nombreuses familles kanak et calédoniennes peinent à remplir leur frigo, que des milliers d’emplois ont disparu, que les centres médicaux ferment les uns après les autres, le FLNKS continue à jouer la carte de l’opposition systématique.
Comme le disait Emmanuel Tjibaou, il y a un temps pour le combat et un temps pour la construction. Aujourd’hui, le FLNKS semble avoir choisi d’humilier la population kanak en s’accrochant à un extrémisme stérile, au lieu de défendre des solutions concrètes pour améliorer le quotidien.
Le président du FLNKS Christian Tein prétend que cet accord est « humiliant pour le peuple kanak », la réalité, c’est que le FLNKS fait croire que tous les kanaks pensent pareil, s’opposant au projet d’accord et ne respectant pas leur propre signature. Voici bien une vision racialiste humiliante pour le peuple kanak…
Ce n’est évidemment pas le cas. La pluralité d’opinions au sein de la population est palpable aujourd’hui, d’autant plus que les partis indépendantistes comme le PALIKA (Parti de libération kanak), l’UPM (Union progressiste en Mélanésie) ou le RDO (Rassemblement démocratique océanien) sont favorables à cet accord. Refuser que cet accord soit soumis au vote de la population, voilà bien une vision visant à infantiliser la population kanak et supposant qu’elle ne soit pas capable de savoir quoi voter.
Conclusion : Le rejet de Bougival n’est pas un acte de résistance, mais un caprice politique dangereux. En refusant le dialogue, en entretenant la tension et en rejetant des accords qu’il signe lui-même, le FLNKS s’isole de plus en plus… et entraîne avec lui une partie de la Nouvelle-Calédonie vers l’instabilité permanente.